Une richesse culturelle venue d’Italie
Dans les années 1950 et 1960, des milliers d’Italiens ont choisi de s’établir en Australie, fuyant souvent les privations de l’après-guerre. Ces migrants ont apporté bien plus que leurs valises : leurs traditions culinaires, leur savoir-faire agricole et un esprit communautaire qui ont profondément marqué la culture australienne. Aujourd’hui, un projet d’histoire orale en Australie-Méridionale vise à préserver leur héritage, capturant les récits des pionniers avant qu’ils ne se perdent.
L’histoire d’Enzo Clappis, un chef italien de renom, illustre à merveille l’impact durable de cette immigration.
L’histoire inspirante d’Enzo Clappis
À 91 ans, Enzo Clappis continue de préparer des gnocchis avec la même passion qu’à ses débuts, il y a 86 ans. Né en Italie, il a émigré en Australie en 1951 à l’âge de 17 ans, échappant aux bouleversements politiques de l’après-guerre.
Rapidement, il s’est distingué par sa maîtrise culinaire et a ouvert en 1966 Buonasera, le premier restaurant italien d’Adélaïde. À l’époque, les Australiens découvraient encore des ingrédients comme l’huile d’olive, souvent disponibles uniquement en pharmacie. Enzo raconte avec humour comment il a surpris un pharmacien en demandant plusieurs bouteilles pour… ses salades !
Aujourd’hui, Enzo transmet son savoir-faire à ses descendants. Avec son fils Andy Clappis, il dirige le restaurant Our Place, situé près de McLaren Vale. Ce lieu, emblématique de l’héritage culinaire italien, n’ouvre que le dimanche pour servir un menu de sept plats saisonniers, agrémenté de récits oraux retraçant leur histoire.
Une cuisine au service de la transmission
La famille Clappis est reconnue pour avoir introduit des plats emblématiques en Australie, tels que les calamars. À une époque, ces derniers étaient considérés comme un simple appât. Enzo se souvient : « Ils m’appelaient le ‘sale wog’ parce que j’utilisais les calamars comme nourriture. Maintenant, ça coûte une fortune ! »
Cette vision innovante a non seulement enrichi la cuisine australienne, mais aussi renforcé les liens culturels entre les Italiens et les communautés locales.
Préserver un héritage souvent oublié
Selon Joe Geracitano, président de la Société historique italienne d’Australie-Méridionale, l’apport des Italiens a souvent été négligé dans les récits historiques. Ces migrants, souvent peu éduqués, ont laissé peu de traces écrites, ce qui a contribué à minimiser leur impact dans les archives officielles.
Pour y remédier, Geracitano mène un projet d’histoire orale afin d’enregistrer les récits des premiers migrants italiens et de les intégrer aux archives de la Bibliothèque d’État. Il explique : « Même si cette histoire est racontée du point de vue des Italiens, elle fait partie intégrante de l’histoire de l’Australie du Sud. »
L’importance de la transmission culturelle
Au-delà des archives, l’héritage italien se perpétue aussi à travers la gastronomie et la tradition familiale. Chez les Clappis, la transmission des savoir-faire culinaires reste au cœur de leur identité. Chaque plat servi est une célébration de l’histoire familiale et un hommage à leur contribution à la société australienne.
FAQ : Questions fréquentes sur l’héritage italien en Australie
Quel est l’impact des migrants italiens sur la cuisine australienne ?
Les migrants italiens ont introduit des ingrédients et des techniques culinaires qui étaient inconnus en Australie, comme l’huile d’olive, les calamars, et les plats traditionnels comme les gnocchis ou les tortellini. Ces apports ont transformé la gastronomie australienne.
Quels sont les secteurs influencés par les migrants italiens en Australie ?
Outre la cuisine, les Italiens ont contribué au développement de l’agriculture, des vignobles et de la construction, comblant des lacunes dans des secteurs stratégiques de l’économie australienne.
Pourquoi l’histoire des migrants italiens a-t-elle été oubliée ?
Les Italiens arrivés dans les années 1950 et 1960 avaient souvent peu d’éducation formelle et n’ont pas laissé de traces écrites de leur passage. Les récits oraux comblent aujourd’hui ce vide historique.
Quel est l’objectif du projet d’histoire orale en Australie-Méridionale ?
Ce projet vise à documenter et préserver les récits des migrants italiens pour enrichir les archives officielles et offrir des ressources aux chercheurs et aux générations futures.
Pourquoi Enzo Clappis est-il un symbole de cet héritage ?
Enzo Clappis illustre à la fois la résilience des migrants italiens et leur créativité. En introduisant des ingrédients et des plats italiens, il a changé les habitudes culinaires locales tout en transmettant ses traditions familiales.
Quels sont les plats emblématiques introduits par les Italiens en Australie ?
Les calamars, les tortellini, les gnocchis, et de nombreux autres plats traditionnels italiens font désormais partie intégrante de la gastronomie australienne.
Comment l’héritage italien est-il célébré aujourd’hui ?
Des initiatives comme le projet d’histoire orale ou les restaurants emblématiques, comme Our Place, permettent de célébrer et de transmettre cet héritage unique.
Conclusion : Un héritage vivant
L’histoire d’Enzo Clappis et des migrants italiens met en lumière la richesse qu’ils ont apportée à l’Australie. Grâce à des projets comme celui de Joe Geracitano, cet héritage est préservé pour les générations futures.
En célébrant ces récits, l’Australie honore non seulement ses pionniers italiens, mais aussi l’impact durable de l’immigration sur son identité culturelle. Leur histoire n’est pas seulement celle de la communauté italienne, mais une partie intégrante de l’histoire australienne.
