Visas Parentaux : L’Australie Face à une Crise des Délais, Réforme Indispensable
Le traitement des visas parentaux en Australie et au Canada est devenu un sujet de controverse majeur, en raison des retards massifs qui empêchent les familles de se réunir. Ces délais prolongés ont des conséquences émotionnelles et sociales importantes, poussant de nombreux experts à demander des réformes urgentes.
Le lourd bilan des retards en Australie
En Australie, les chiffres révèlent une situation tragique : 2 297 demandeurs de visas parentaux ainsi que 87 autres membres de leur famille, tels que des aidants et des proches dépendants, sont décédés avant que leurs demandes ne soient traitées. Ces retards, qui peuvent s’étendre sur plusieurs décennies, privent des milliers de familles de la possibilité de se réunir.
Les coûts exorbitants des visas aggravent la situation. Par exemple, le visa parental contributif, au prix de 48 495 AUD, exige un délai de traitement de 14 ans. Pour le visa général pour parents âgés, qui coûte 5 125 AUD, le délai grimpe à 31 ans. Bien que le gouvernement australien ait relevé le plafond annuel des visas parentaux de 4 500 à 8 500, les demandes en attente ont augmenté, passant de 140 000 en 2023 à plus de 150 000 aujourd’hui.
La crise des visas parentaux au Canada
De l’autre côté du Pacifique, le Canada connaît également une crise similaire. Face à un arriéré de plus de 40 000 demandes, le gouvernement a suspendu les nouvelles applications pour les visas de parrainage parental et grand-parental. En 2024, seulement 15 000 applications seront traitées, malgré les invitations envoyées à plus de 35 000 parrains potentiels. Les délais, autrefois de 24 mois en moyenne, sont devenus imprévisibles.
Les répercussions humaines et politiques
Ces retards ont des conséquences dévastatrices pour les familles. Des études soumises aux instances de migration révèlent un impact psychologique important, notamment sur la santé mentale des parents laissés à l’étranger et des enfants séparés de leurs proches. Les experts avertissent que l’appétit politique pour réformer ces systèmes demeure limité, malgré les pressions croissantes.
Le ministre canadien de l’Immigration, Marc Miller, a insisté sur la nécessité de trouver un équilibre entre la réunification familiale et les priorités économiques. Cependant, l’accent semble actuellement être mis sur la réduction des arriérés existants plutôt que sur l’accueil de nouvelles applications.
Des solutions temporaires pour répondre à la crise
Pour faire face à ces défis, les deux pays envisagent des solutions temporaires. En Australie, un visa parental de longue durée permet une résidence temporaire de 10 ans, mais sans voie vers la résidence permanente. Au Canada, les efforts se concentrent sur le traitement des demandes existantes tout en limitant les nouvelles entrées dans le programme des parents et grands-parents.
Les limites des ressources disponibles
Un porte-parole du Département des affaires intérieures australien a déclaré que les retards étaient dus à des ressources limitées et à une demande élevée : « Tous les programmes de visas sont soumis à des ressources limitées, ce qui entraîne des retards d’évaluation des demandes lors des périodes de forte demande. »
Appels à une réforme urgente
Alors que les arriérés de visas parentaux continuent de croître, le coût humain de ces retards reste élevé. Les familles appellent à des solutions plus équitables et efficaces pour permettre des réunions rapides et éviter de nouvelles tragédies. Une réforme des systèmes d’immigration en Australie et au Canada pourrait non seulement améliorer les délais de traitement, mais aussi renforcer la confiance des citoyens et des migrants dans ces programmes essentiels.
Conclusion
Les arriérés de visas parentaux en Australie et au Canada mettent en lumière un problème urgent nécessitant des solutions innovantes. Pour les familles touchées, ces retards ne sont pas seulement une question de paperasse, mais une véritable crise humanitaire. Une action rapide et décisive est nécessaire pour moderniser les systèmes d’immigration et prioriser la réunification familiale.
