Employeurs australiens en 2025 : L’immigration au cœur des solutions aux pénuries de compétences

Alors que l’économie australienne traverse une période de transition majeure, les employeurs se tournent massivement vers l’immigration pour répondre aux pénuries de compétences, dépassant de loin leurs homologues internationaux. Le rapport 2025 sur l’avenir des emplois du Forum économique mondial (WEF) révèle que 45 % des employeurs australiens appellent à des réformes des lois sur l’immigration pour attirer des talents mondiaux, contre une moyenne mondiale de seulement 26 %. Cet article explore les défis et stratégies qui façonnent le marché du travail australien.

Une dépendance accrue à l’immigration pour répondre aux pénuries

Le rapport souligne une réalité alarmante pour les entreprises australiennes : trouver des talents qualifiés est devenu un défi majeur. Selon Innes Willox, PDG de l’Australian Industry Group, le marché du travail australien est confronté à une « frustration profonde » en raison de la transition énergétique, des changements technologiques et des évolutions démographiques.

« C’est plus difficile pour les employeurs australiens que dans d’autres marchés de trouver la main-d’œuvre nécessaire, » a déclaré M. Willox. « Nous sommes un continent insulaire, contrairement à l’Europe, où il est plus facile d’attirer des talents d’autres pays. »

Les secteurs les plus touchés par les pénuries de compétences incluent :

• Santé : Une demande croissante pour les professionnels de la santé.
• Ingénierie : Des projets d’infrastructure nécessitant des compétences spécialisées.
• Technologies de l’information : Une transition numérique rapide qui alimente les besoins en talents IT.
• Éducation : Des enseignants qualifiés pour répondre à une population croissante.

Des salaires non compétitifs : un frein à l’attraction des talents

Malgré la demande accrue de talents, le rapport de Jobs and Skills Australia révèle que seulement 1 % des employeurs ont augmenté les salaires pour attirer des candidats à des postes vacants. Cela met en évidence un déséquilibre dans la structure salariale australienne.

M. Willox explique : « L’Australie a une courbe salariale inhabituelle. Nous payons nos travailleurs peu qualifiés plus que d’autres pays, mais nos travailleurs hautement qualifiés sont souvent moins bien rémunérés. »

Ce déséquilibre rend difficile pour les entreprises australiennes de rivaliser avec des marchés comme les États-Unis et l’Europe, où les talents hautement qualifiés sont mieux récompensés.

L’investissement dans la formation : une solution à long terme

Le rapport mondial souligne que 85 % des employeurs prévoient de donner la priorité à la montée en compétences et à la formation de leurs équipes d’ici 2030. En Australie, cette stratégie est considérée comme complémentaire à l’immigration pour résoudre les pénuries de compétences.

« Ce n’est pas une solution exclusive, » a déclaré M. Willox. « L’investissement dans la formation est essentiel pour préparer la prochaine génération de travailleurs australiens. » Le gouvernement d’Anthony Albanese a déjà pris des mesures en ce sens, notamment avec le financement des programmes TAFE sans frais pour améliorer l’accès à la formation professionnelle.

Les syndicats soutiennent également ces initiatives. Liam O’Brien, secrétaire adjoint de l’ACTU, a déclaré : « Nous devons renforcer notre base de compétences et rétablir la permanence dans les programmes de migration. »

Les politiques migratoires : un levier clé pour les employeurs

Le rapport du WEF montre que les employeurs australiens sont parmi les plus fervents défenseurs de changements dans les lois sur l’immigration. Environ 45 % des entreprises souhaitent des réformes pour attirer des talents étrangers, contre une moyenne mondiale de 26 %. Cela reflète un besoin urgent de combler les lacunes dans les compétences locales.

En 2024, 33 % des professions en Australie étaient touchées par des pénuries persistantes. Les professions classées comme professionnelles représentaient 40 % des postes vacants, avec une forte demande dans les secteurs de la santé, des technologies, et de l’éducation.

En outre, près de 49 % des employeurs australiens réclament plus de flexibilité dans les politiques d’embauche et de licenciement, légèrement au-dessus de la moyenne mondiale de 44 %.

Un vieillissement de la population active

Comme l’Allemagne et le Japon, l’Australie ressent les effets du déclin de la population en âge de travailler. Cette tendance exacerbe les pénuries de compétences, rendant le pays encore plus dépendant de l’immigration pour maintenir la croissance économique.

« La main-d’œuvre est mobile et se dirige là où elle est le mieux récompensée, » a déclaré M. Willox. « Nous devons adapter nos politiques pour rester compétitifs. »

FAQ : Questions fréquentes sur les employeurs australiens et l’immigration en 2025

1. Pourquoi les employeurs australiens dépendent-ils autant de l’immigration ?

Les employeurs australiens se tournent vers l’immigration pour répondre aux pénuries de compétences, notamment dans des secteurs clés comme la santé, la technologie et l’ingénierie. Le manque de main-d’œuvre qualifiée au niveau national, combiné à une population active vieillissante, pousse les entreprises à rechercher des talents à l’étranger.

2. Quels sont les principaux freins à l’embauche locale en Australie ?

Les freins incluent des salaires non compétitifs pour les travailleurs hautement qualifiés, un manque d’investissement historique dans la formation professionnelle, et une inadéquation entre les compétences disponibles et les besoins du marché du travail.

3. Comment l’Australie compare-t-elle à d’autres pays en matière d’immigration de talents ?

Le rapport du WEF 2025 montre que l’Australie est plus dépendante de l’immigration pour combler les lacunes en compétences que la moyenne mondiale. Environ 45 % des employeurs australiens réclament des réformes des lois sur l’immigration, contre seulement 26 % au niveau mondial.

4. Quels secteurs australiens bénéficieraient le plus de réformes migratoires ?

Les secteurs de la santé, des technologies de l’information, de l’ingénierie, et de l’éducation sont les plus touchés par les pénuries de compétences. Des réformes facilitant l’immigration pourraient accélérer le recrutement de talents étrangers dans ces domaines.

5. Quelles sont les solutions proposées pour réduire la dépendance à l’immigration ?

Les solutions incluent l’investissement dans la formation et la montée en compétences des travailleurs australiens, le développement des programmes TAFE, et l’amélioration de la compétitivité salariale pour attirer et retenir les talents locaux.

6. Les politiques migratoires actuelles répondent-elles aux besoins des employeurs ?

Selon le rapport WEF, de nombreux employeurs estiment que les politiques migratoires actuelles sont trop restrictives. Ils souhaitent davantage de flexibilité pour recruter des talents étrangers, ainsi que des processus plus rapides et moins bureaucratiques.

7. Quels sont les avantages de l’immigration pour l’économie australienne ?

L’immigration stimule la croissance économique en comblant les pénuries de main-d’œuvre, en augmentant la consommation, et en favorisant l’innovation dans les entreprises. Elle joue également un rôle crucial dans le soutien des services publics essentiels comme la santé et l’éducation.

Conclusion

Le rapport 2025 sur l’avenir des emplois met en lumière la dépendance croissante des employeurs australiens à l’égard de l’immigration pour résoudre les pénuries de compétences. Alors que le pays fait face à des défis liés à des salaires non compétitifs, au vieillissement de sa population active, et à des transitions technologiques, un équilibre entre formation locale et ouverture à des talents mondiaux sera essentiel pour garantir une croissance économique durable.