Des ressortissants thaïlandais abandonnés à l’aéroport après une escroquerie sur des emplois en Australie

De longues files d’attente à l’aéroport international de Suvarnabhumi, à Bangkok, ont révélé une sombre réalité : des centaines de Thaïlandais, victimes d’une escroquerie massive, se sont retrouvés abandonnés après avoir payé des sommes exorbitantes pour des promesses d’emploi en Australie.
Une escroquerie orchestrée par un faux recruteur
Un individu prétendant travailler pour l’ambassade australienne aurait escroqué plus de 250 personnes, récoltant l’équivalent de 550 000 dollars. Les victimes ont payé jusqu’à 200 000 bahts (environ 9 300 dollars) chacune pour obtenir des documents censés leur garantir des emplois dans des fermes, des maisons de retraite, des restaurants et des hôtels en Australie.
Narongchai, l’une des victimes, a raconté qu’il avait signé un contrat de travail de 10 ans avec son frère. Le recruteur leur avait promis qu’ils pourraient prendre l’avion sous peu, mais il est rapidement devenu injoignable.
Des images poignantes montrent des dizaines de personnes, valises à la main, discutant avec le personnel de l’aéroport après avoir découvert que leurs billets n’étaient pas valides.
Une enquête en cours en Thaïlande
Les victimes se sont tournées vers la Division de répression de la criminalité en Thaïlande, après les recommandations de la police de l’aéroport. Le recruteur aurait été aperçu dans le district de Bang Na, et les autorités locales intensifient leurs efforts pour le retrouver.
Somchai Morakotsriwan, du ministère de l’Emploi thaïlandais, a déclaré qu’il n’existait aucune preuve que cette agence ait obtenu une autorisation légale pour envoyer des citoyens thaïlandais travailler à l’étranger. Le porte-parole adjoint du gouvernement, Karom Ponpornklang, a exhorté les Thaïlandais à vérifier minutieusement les agences de recrutement avant de remettre de l’argent.
Un problème récurrent d’abus des migrants
Ce type d’escroquerie n’est pas un cas isolé. Ces dernières années, de nombreux migrants désespérés en quête d’une vie meilleure en Australie ont été exploités par des syndicats du crime ou des agences frauduleuses.
En 2023, un rapport dirigé par Christine Nixon, ancienne commissaire de police de Victoria, a révélé que les réseaux criminels utilisaient le système migratoire australien pour faciliter des crimes tels que la traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle et le travail forcé. Ces systèmes de recrutement trompeurs laissent souvent les migrants dans des situations de servitude pour dettes, les obligeant à rembourser des frais exorbitants avant même de commencer à gagner leur vie.
L’Australie, un rêve parfois inaccessible
L’attrait d’un travail bien rémunéré en Australie continue d’attirer des milliers de migrants chaque année. Cependant, les promesses de richesse et de stabilité sont souvent entachées de fraudes et de pratiques abusives. De nombreux étudiants et travailleurs temporaires sont particulièrement vulnérables, confrontés à des employeurs ou recruteurs mal intentionnés.
En 2023, une agence indienne appelée World Visa Advisors aurait escroqué des familles dans le nord de l’Inde à hauteur de 1,2 million de dollars, en promettant des visas pour étudier en Australie. Ces affaires soulignent l’urgence de réformer les systèmes de migration et de mieux protéger les migrants contre les abus.
Des solutions pour limiter les abus
Pour prévenir de telles situations à l’avenir, des mesures doivent être mises en œuvre à la fois en Thaïlande et en Australie. Parmi les solutions envisagées :
- Renforcer les contrôles des agences de recrutement : Les gouvernements doivent exiger une accréditation stricte pour les agences envoyant des travailleurs à l’étranger.
- Éduquer les migrants potentiels : Sensibiliser les candidats aux dangers des recruteurs frauduleux et leur fournir des ressources pour vérifier la légitimité des offres d’emploi.
- Collaboration internationale : Les gouvernements doivent travailler ensemble pour identifier et démanteler les réseaux criminels impliqués dans ces escroqueries.
Une leçon pour les futurs migrants
Cette affaire met en lumière les risques importants auxquels sont confrontés les migrants en quête d’opportunités à l’étranger. Avant de s’engager, il est crucial de vérifier l’authenticité des offres et de s’assurer que toutes les démarches sont conformes aux lois locales et internationales.
L’Australie reste une destination prisée pour ceux qui cherchent une vie meilleure. Cependant, ces rêves peuvent rapidement se transformer en cauchemar sans la vigilance et le soutien adéquats.
Attention aux escroqueries : vérifiez toujours les sources officielles
Les immigrants en quête d’une vie meilleure en Australie doivent rester vigilants face aux escroqueries liées aux promesses d’emploi. Avant de s’engager ou de verser des frais à un recruteur, il est crucial de vérifier si l’agence ou l’offre d’emploi est authentique. Consultez toujours les sites officiels tels que le site de l’immigration australienne (immi.homeaffairs.gov.au) pour valider les informations. Ne faites confiance qu’aux agences de recrutement accréditées par les autorités locales ou australiennes. Une vigilance accrue peut éviter des désillusions et protéger vos finances.
FAQ : Questions fréquentes sur les escroqueries liées à la migration en Australie
1. Comment vérifier qu’un recruteur est légalement autorisé à envoyer des travailleurs à l’étranger ?
Il est essentiel de vérifier si l’agence ou le recruteur est accrédité par les autorités compétentes. En Thaïlande, le ministère du Travail fournit une liste officielle des agences approuvées. En Australie, les recruteurs doivent être enregistrés auprès de l’Office of the Migration Agents Registration Authority (OMARA).
2. Quels sont les signes d’une escroquerie liée à la migration ?
Les signes incluent des demandes de paiements exorbitants à l’avance, des promesses irréalistes (comme un emploi garanti sans entretien), et l’absence de documentation officielle. Si le recruteur refuse de fournir des reçus ou d’écrire les termes du contrat, cela devrait éveiller vos soupçons.
3. Que faire si vous êtes victime d’une escroquerie liée à la migration ?
Déposez une plainte auprès des autorités locales compétentes. En Thaïlande, contactez la Division de répression de la criminalité. Si l’escroquerie implique des visas australiens, signalez-la à l’Australian Border Force (ABF) ou à la Police fédérale australienne (AFP).
4. L’Australie dispose-t-elle de programmes officiels pour recruter des travailleurs étrangers ?
Oui, l’Australie propose des programmes officiels comme le Temporary Skill Shortage Visa (Subclass 482) pour les travailleurs qualifiés ou le Seasonal Worker Programme pour les emplois saisonniers. Ces programmes sont strictement réglementés et n’exigent pas de paiements directs aux recruteurs.
5. Comment les candidats peuvent-ils s’assurer que leur offre d’emploi en Australie est légitime ?
Les offres d’emploi doivent inclure un contrat détaillé avec les conditions de travail, le salaire, et les droits du travailleur. Vous pouvez également vérifier auprès du Fair Work Ombudsman en Australie pour valider l’authenticité de l’employeur.
6. Quels types de visas australiens sont les plus souvent ciblés par les escroqueries ?
Les visas étudiants, les visas de travail temporaire, et les visas saisonniers sont les plus souvent ciblés. Les criminels exploitent la complexité du système migratoire pour tromper les candidats non informés.
7. Existe-t-il des ressources pour se protéger des escroqueries liées à la migration ?
Oui, de nombreuses ressources en ligne aident les candidats à éviter les escroqueries. Consultez les sites officiels comme immi.homeaffairs.gov.au (site officiel de l’immigration australienne) ou les pages du ministère du Travail de Thaïlande pour des informations fiables sur le processus migratoire.